EMSSR-VIMS (Équipe mobile de soins de santé rurale) est un dispositif de médiation en santé entre les personnes en situation de précarité rencontrant des difficultés dans leur parcours de soins et les professionnels locaux pouvant répondre à leurs besoins. Cette action privilégie la rencontre de proximité (à domicile ou sur les lieux de vie) et consiste en un accompagnement vers le système de santé : écoute privilégiée, évaluation des besoins sociaux et de santé, aide dans les démarches d’accès aux droits et aux soins, orientation et accompagnement physique, si nécessaire, vers les structures et professionnels en fonction du besoin identifié. Pour repérer les personnes ayant besoin de cet accompagnement, VIMS déploie des stratégies d’aller vers : présence sur les lieux de distribution des colis alimentaires, enquête auprès des agriculteurs, … De plus en plus, grâce au travail de réseau, ce sont les partenaires qui orientent les personnes vers la médiation.La médiatrice en santé recrée du lien entre la personne et les institutions et acteurs du territoire ; si une problématique autre que de santé émerge, par exemple sur le logement, elle oriente vers la bonne structure, poursuit sa mission de médiation, sans faire à la place de l’assistante sociale compétente. Trois bénévoles appuient la médiatrice en santé, notamment pour accompagner les personnes à leurs rendez-vous médicaux quand elles en expriment la demande. Les personnes en situation de précarité accueillies ont souvent des parcours de vie très lourds, faits de nombreuses ruptures, voire de traumatismes. Certaines personnes ont un grand besoin de parole, d’écoute, de soutien moral. Les difficultés sociales et la précarité entraînent souvent un sentiment d’abandon, d’exclusion voire de rejet. Aussi, les personnes accompagnées ont souvent besoin de revalorisation, de restauration de leur confiance en elles et en l’avenir, pour pouvoir retrouver leurs capacités d’action et de changement, notamment pour avancer dans leurs démarches, qu’elles soient de soins, professionnelles ou familiales.L’accès à une consultation psychologique dans le droit commun s’avère parfois difficile (distance géographique, accès financier des psychologues libéraux, délais de rendez-vous, déni, peur, stigmatisation du « psy »). Face à ces constats et au besoin de soutien moral des personnes rencontrées, deux bénévoles psychologues ont été recrutées dans chaque entité pour la réalisation de consultations psychologiques. Cet appui est temporaire, le temps que la personne aille mieux ou le temps de trouver des relais extérieurs dans le droit commun. C’est une « prise en charge tampon », un palliatif aux carences du droit commun. En plus des consultations psychologiques, ont été mis en place des ateliers participatifs sur la « psychologie » (représentations, définition d’un psychologue, d’un psychiatre, différence entre les deux, accès géographique et financier, travail sur les freins et les moteurs, etc.). Ces ateliers sont animés par une psychologue bénévole formée aux méthodes de l’éducation populaire. Ils ont été mis en place suite à la demande d’un groupe d’usagers (ce sont des groupes de personnes en situation de précarité des OSC partenaire VIMS réunis dans le cadre d’actions collectives financés par le département. Ces actions collectives travaillent autour d’un projet commun : épicerie solidaire, jardin partagé, …).